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           Le 16 juin 1944, les arrestations sont nombreuses dans tout le Département de la Somme et des partisans sont questionnés, torturés, internés, fusillés. La 3ème Compagnie de Francs-Tireurs et Partisans du Vimeu, celle du Marquenterre et la 6ème Compagnie d’Abbeville comptent de nombreux membres parmi les 70 résistants, prisonniers de la Prison d’Abbeville. Certains d’entre eux sont condamnés à mort et vont être fusillés incessamment. La situation est dramatique.
- Quelques hommes, par souci de « Fraternité », n’hésitent pas à mettre, une fois de plus, leur vie en danger, pour sauver celle de leurs camarades de la Résistance. 
- Leur hiérarchie juge l’opération trop risquée, mais, le Lieutenant Julien FUZELIER, le Sous-Lieutenant Robert RICHARD, le Sous-Lieutenant Robert BERTAGNE, le Lieutenant de Vaisseau Alphonse NOYON, l’Adjudant Chef Serge LECUL, l’Adjudant-Chef Charles SELLIER, l’Adjudant Daniel LECUL, l’Adjudant Jean HEUX, le Sergent-Chef Aimé HOLLEVILLE, le Sergent Alfred BENOIT, le Sergent Armel AROUED, le 22 juin 1944, attaquent la prison d’Abbeville pour libérer 70 leurs camarades.

Dans la nuit du 21 au 22 juin 1944, les hommes du commando gagnent Abbeville, chaque homme est armé lourdement d’une mitraillette, d’un révolver et de grenades. A 5 heures, les hommes sont en position dans les ruines d’une maison de la rue Dumont, puis s’approchent de l’entrée de la prison furtivement, de ruine en ruine. 
Robert BERTAGNE, de l’Etat-Major d’Amiens, rejoint le groupe à ce moment, il est venu spécialement pour se joindre à l’attaque. Julien FUZELIER apprécie ce renfort de qualité. Trois groupes se forment pour donner l’assaut, l’attente a été longue, la fatigue ressentie jusqu’à maintenant disparaît, l’attente est interminable jusqu’à 07h45, moment où le gardien DEILLY arrive au coin de la rue et se présente à la porte pour la relève, c’est le signe pour le premier groupe qui profite de l’ouverture de la porte pour investir les lieux. Pas un coup de feu. Les autres groupes assurent la sécurité des abords et sont prêts à défendre la position. A l’intérieur, les quatre hommes se plaquent de part et d’autre du couloir, le gardien a sonné et a compris, encadré par les hommes armés, il n’intervient pas, son collègue à l’intérieur le reconnaît et ouvre les lourdes portes. Les hommes bondissent dans le grand hall, une porte s’ouvre, le gardien chef alerté par le bruit est aussitôt neutralisé. 
Interrogé, il informe qu’il n’y a pas de poste de garde, mais seulement un soldat allemand, qui arrive à son tour, et qui est appréhendé immédiatement, avec la femme du gardien chef. 
Trois minutes seulement viennent de s’écouler. La porte de la prison est refermée, la grille d’accès aux cellules est ouverte, le téléphone est mis hors d’usage. Le quartier des hommes est visité, toutes les cellules sont ouvertes pour trouver les camarades. La première cellule sert à enfermer le soldat allemand et les deux gardiens. Le commando trouve ses camarades, dont Monsieur Charles GAILLARD, qui aide aussitôt à visiter les cellules. Les deux étages sont ainsi vidés, puis vient le tour du quartier des femmes, où l’émotion est grande, le bruit les ayant affolé. Elles pensent que des hommes sont pris pour être fusillés. 
La masse des 161 prisonniers libérés créée une confusion certaine dans les couloirs, et le regroupement des résistants est difficile. Robert RICHARD brandit son révolver et appelle au calme, il leur clame « Pas d’affolement, vous êtes libres grâce à la Résistance ! Vous sortirez par petits groupes, normalement pour ne pas attirer l’attention».
Les camarades résistants s’étreignent puis évacuent les lieux, les portes seront refermées, et l’alerte ne sera donnée qu’à 9 heures. 
Les hommes du commando sont gagnés d’une joie immense, ce qui paraissait impossible hier encore a été réalisé. 
Les résistants disparaissent furtivement dans le petit jour. Les hommes restés dans la rue en couverture ont retenu des civils et des agents de police, ceux-ci vont préférer s’abstenir de se faire connaître pour éviter toute représailles de la part des autorités allemandes. 
Le va et vient des hommes de « droit commun » va attirer l’attention et ils seront repris rapidement et remis en prison. La « Feldgendarmerie » et la « Gestapo » foncent sur les lieux et procèdent à des interrogatoires, qui seront infructueux. Le gardien ne parlera pas, sera arrêté huit jours plus tard et perdra son emploi, qu’il retrouvera à la libération. Il avait ce jour remplacé un camarade au pied levé, celui-ci arrivé en retard fut soupçonné, à tort, mais fut déporté à Neuengamme où il mourut le 11 janvier 1945, seule victime de cette mission. 
La compagnie démantelée a survécu grâce à ces 11 hommes de l’ombre qui ont osé. Elle reprend la clandestinité et s’apprête pour les combats de libération à l’arrivée imminente des Alliés. Gamaches sera libérée le 2 septembre, Abbeville le 3. 

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(D’après les témoignages de Madame Lucienne FORESTIER – GAILLARD de Charles André GAILLARD, Serge LECUL, Jean HEUX… (entre autres))


Date de création : 22/06/2017 23:24
Catégorie : Histoire - Evénements
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